Introduction
Il est démontré que, dès sa naissance, l’enfant est susceptible de ressentir la douleur. De plus, la douleur peut avoir des conséquences néfastes sur l’enfant tandis qu’il n’y a pas d’arguments permettant de penser que la douleur puisse lui être profitable. Cependant, malgré les incitations officielles, l’analyse des pratiques aujourd’hui montre que la prise en charge de la douleur est très inégale et bien souvent inadéquate. Cette mauvaise prise en charge était en partie expliquée par la peur des complications dues aux analgésiques centraux, la crainte de masquer un diagnostic, la mauvaise évaluation de la douleur de l’enfant et le manque de formation du personnel médical à cette prise en charge. L’enseignement médical a longtemps considéré que la douleur était un maître symptôme et à respecter en tant que tel. Pourtant, s’il est vrai que la douleur est importante à la survie de tout être humain, son rôle protecteur peut être rapidement, et le plus souvent, facilement défini en médecine. Ainsi, lorsque la douleur accompagne une pathologie dont le diagnostic est aisément posé, elle n’a plus aucun rôle et son traitement doit être immédiatement réalisé. De même, la douleur liée aux gestes diagnostiques ou thérapeutiques n’a aucun rôle protecteur. Sa prévention et son traitement doivent être les piliers d’une prise en charge humaine et globale du patient. Quant à la douleur d’une pathologie non identifiée, la plupart du temps le soulagement de la douleur non seulement ne nuit pas au diagnostic mais peut, au contraire, le faciliter. C’est le cas, notamment, de la douleur abdominale pour laquelle, il persiste encore parfois le « dogme » de l’abstention de traitement antalgique alors que des études réalisées chez l’adulte ont montré que l’utilisation d’un analgésique majeur peut, au contraire, aider à affiner le diagnostic de ce type de douleur. Chez l’enfant, des études récentes ont également montré que l’utilisation de morphine intraveineuse soulage efficacement la douleur abdominale sans nuire au diagnostic.